Tout au long de ma scolarité, je me suis ennuyée. J’ai pu cerner ce qui me manquait pour m’épanouir en apprenant. J’ai pu observer des failles sans toutefois pouvoir imaginer clairement ce qui me conviendrait mieux. J’ai souffert de ce formatage permanent visant à nous conditionner afin que l’on pense un peu, mais pas trop quand même. Les dictées de droit constitutionnel ou les QCM de sciences politiques resteront gravés dans ma mémoire. Assise pendant 8 heure de temps à « gratter » en amphithéâtre, je me suis souvent demandée qui avait décidé de nous faire vivre cela. Pourquoi réunir pas moins de 500 jeunes cerveaux et des experts pour nous faire vivre quelque chose d’aussi ennuyant, d’aussi peu stimulant ?
J’avais partagé dans un précédent article ma vision sur l’éducation/ la formation. J’aimerais désormais évoquer quelques éléments qui font sens pour moi dans le processus d’apprentissage.
Quelques mets attrayants en Angleterre
Du cinq étoiles au Canada
Mijoter la confiance, créer du lien
Sans confiance au sein d’un groupe, il ne se passe pas grand-chose. Les choses restent en surface, les personnes gardent leurs boucliers. Vous n’iriez pas vous faire triturer les dents par un professionnel en qui vous n’avez pas confiance. Un bébé n’apprendra pas à marcher s’il n’est pas sécure. Prendre un temps pour générer de la confiance ouvre quelque chose au niveau de l’esprit et du cœur. Je reçois et je donne si je suis en confiance. La confiance passe aussi par le fait de poser un cadre. Par exemple, co-construire quelques règles de fonctionnement pour la formation aide les participants à se sentir en sécurité. Qu’ils se sentent libres de faire ce dont ils ont besoin pour être attentifs (écouter tout en étant debout par exemple).
De plus, créer du lien entre les participants est essentiel. Même pour une seule journée de formation. Cette cohésion fait naitre et/ou renforce l’envie de partager avec autrui. Et ce sont ces partages multiples autour des expériences de vie, des perceptions, des façons de faire, qui rendent les formations si riches. J’ai eu parfois des participants qui au bout d’une journée de formation étaient agréablement surpris de finalement découvrir leurs collègues.
Mettre une bonne dose de jeux et d’expérimentations
« Donner le goût de », impliquer les participants
Accommoder le tout en plaçant l’apprenant au cœur du processus
Il n’existe pas deux cerveaux identiques. Être devant un groupe c’est capter une pluralité de sensibilités, de perceptions, de façons d’être, de façons de faire, d’aspirations, de besoins et d’attentes innombrables. En tant qu’apprenante, j’adore les jeux de rôles par exemple. Cependant, j’ai conscience que ce n’est peut-être pas le cas de tous. Varier les supports pédagogiques, proposer des temps de formation très différents aide à capter l’attention de tous. Un moment de réflexion avec un support visuel ; un exercice en binôme; une dynamique collective; un exercice d’introspection, un support vidéo; un travail à faire en sous-groupes. Aller à l’extérieur si possible. Utiliser différents espaces. Apporter de la considération à toutes les personnalités, tenter de répondre au mieux au besoin de chacun. Plus le facilitateur est à l’écoute pour proposer et adapter diverses méthodes selon son groupe, plus il multiple ses chances de toucher tous les types d’apprenants.
Alors bien sûr cette recette n’est pas exhaustive mais je constate qu’avec une telle préparation de base, les résultats sont souvent très positifs. En tous cas – et pour reprendre une formule canadienne que j’apprécie – j’ai toujours le goût de donner des formations avec ces ingrédients et cela me nourrit profondément!