J’ai suivi il y a peu une histoire bien malheureuse. Une femme appelle son médecin généraliste en lui disant qu’elle ne va bien du tout, qu’elle est angoissée et qu’elle a des idées sombres. Elle lui demande si elle peut venir au cabinet de suite. Le médecin est en consultation et a beaucoup de choses à gérer. De ce fait, il lui dit qu’il la rappelle juste après cette consultation pour prendre le temps. Dix minutes s’écoulent, suffisamment de temps pour que cette jeune femme trouve un moyen de mettre un terme à sa vie. Nous sommes parfois indisponibles lorsque les gens ont fondamentalement besoin de nous.
Dans notre quotidien, ce manque de disponibilité faisant barrage à l’écoute est fréquent. Qui n’est jamais allé frapper à la porte de son/sa responsable avec un besoin urgent de s’exprimer. Or, une fois dans le bureau, il devient impossible alors de s’exprimer. Vous sentez que vous n’êtes pas le/la bienvenu(e), ou ce n’est pas le « bon moment ». Ou encore, il/elle commence à vous parler de tel ou tel dossier. Trop de choses à gérer, d’autres priorités, pas le temps pour « ça ».
En amitié, cela arrive également. Une amie vous appelle car elle veut passer vous voir parce qu’elle a besoin de réconfort. De votre côté, vous avez eu une dure journée et avez envie de décompresser. Vous remettez à plus tard. Ou à l’inverse, vous n’osez pas dire non et subissez la situation. En effet, une fois la personne présente, vous sentez que votre esprit est ailleurs et vous n’arrivez pas à l’écouter véritablement. Vous lui proposez une barre de chocolat ou un pot de glace, espérant que cela fasse l’affaire.
De la même façon, il arrive que dans les relations sentimentales, l’un éprouve le besoin de se poser pour échanger tandis que l’autre n’est pas du tout sur ce mode-là. Cela peut générer de la frustration voire même de la colère.
En réalité, il n’est pas rare de manquer de disponibilité pour écouter ceux qui nous entourent. De manière très concrète, on a parfois bien d’autres choses à gérer et pas l’espace disponible pour écouter l’autre. Comme un disque dur qui serait complet. L’option de dire à l’autre en transparence : « Je ne me sens pas en mesure présentement de t’écouter, ce n’est pas le moment pour moi » est possible. Ceci dit, encore faut-il s’en rendre compte. Sinon on risque d’envoyer balader la personne ou alors de la blesser car on n’aura pas su accueillir ce qu’elle a à nous dire.
Pour ma part, avant d’effectuer une médiation, je veille toujours à prendre un temps pour moi-même afin de me centrer. Concentration, présence et disponibilité sont en effet des éléments primordiaux au bon déroulement d’une médiation.
Conclusion : Ne pas être disponible peut arriver pour de multiples raisons mais tachez d’en avoir conscience et de l’exprimer à l’autre pour éventuellement convenir d’un moment plus propice à l’échange.